Confessions intimes (pv ; Pétaloune)

Plume d' Ibis regardait dans les yeux le son compagnon de travail. Il était si beau ! Un regard intense, un coeur pur. Voilà de quoi il était principalement composé.
La chienne hésitait, elle ne savait que faire : fallait-elle qu' elle avoue les sentiments qu' elle éprouvait pour Sable d' Argent ?
De ce fait, elle se contenta juste de lui dire :

"Il fait beau, aujourd' hui. Un soleil rayonnant, un sol et des vents torrides, secs.

Elle marqua un temps de pause, puis reprit avec une assurance qui demeurait étrange.

- Mon rêve serait qu' un jour, il pleuve tellement que nos pattes ne puissent plus toucher le sol, emportés par les courants, nous serions obligés de réunir les uns derrière les autres, en se tenant par la queue, pour survivre.
Ensuite, nous trouverions un petit palmier où il n'y aurait de la place que pour deux, et toi et moi on serait choisis pour monter dessus. "

Pourquoi avait-elle dit ça ? Elle se le demanda d' ailleurs ; et pas qu' un peu !
Tout doucement, elle retira son regard sur le sol où elle travaillait scrupuleusement malgré les profondes traces de griffes qu' elle devait infliger au sol plat et dur, mais graineux (comme à la plage ; lorsque le sable a absorbé de l' eau, peu après, il se durcit). Les chiens appelaient ça des mots, mais à dire vrai, cela ressemblait plutôt à des gribouillages enfantins (ce sont des hiérogliphes) ! Seuls les Scribes et les Membres de la Cour Royale connaissaient leurs significations.

Plume se décida enfin à changer le centre de ces mots, elle parlait "presque seule" : Sable d' Argent était habité par un agaçant silence.

" La vie est si belle ! ", s' exclama-t-elle.
C' était si désespérant qu' elle masqua son ' auto-moquerie '.
Puis elle continua : " Les deux meilleurs scribes de la tribu sont réunis ! En fait, c' est comme chaque jour. On est là pour travailler, mais on a fini. Tout ce qu' on fait, c' est du jeu, car ce que l' on nous a demandé est accompli !
D' ailleurs, ça te dirais de partir ? Parce que là, on rôtie. On est censés avoir des poils lustrés et propres, pas cramés !
J' en ai marre de cet endroit. Courons à l' ombre. "

"Ecoute ce calme, reprit Sable d'un calme étrange. C'est si agréable ce doux son qui nous caresse les oreilles. entendre le sable (jeu de mot :p) voleter tout autour de nous, les vagues de la mer se frotter tout doucement sur la plage."

Il était pensant, dans ses rêves, comme si Plume d'Ibis n'avait pas parlé. Il fixait les hiéroglyphes qu'ils traçaient à ce moment, faisant minutieusement chaque trait, effaçant chaque défaut, se relisant intensément, espérant faire des signes parfaits.
Il était traversé par le vent et lorsqu'il regarda Plume, il vit son regard interrogateur. Elle espérait une réponse. Mais jusque-là il n'avait rien écouté de ses paroles, écoutant et guettant le moindre signe de tempête. Laissant passer dans ses oreilles chaque son. Il la fixa étrangement, puis regarda autour de lui.
Il se rendit alors compte de la chaleur. Il avait soif. Très soif. Ils étaient loin du camp, lui est Plume, mais heureusement tout près de l'Oasis.
Il se leva, attendant un réaction quelconque de la part de Plume. Mais rien. Il commença alors à marcher, près de l'Oasis. Elle le suivait car il entendit ses doux pas. Lorsqu'il fut à l'Oasis, il alla boire, puis se coucher à l'ombre d'un palmier. Il ne disait rien. Il écoutais le vent, si fort à l'Oasis, les bruits des feuilles s'entrechoquant et bougeant dans l'air. Le bruit de l'eau qui remuait. Il faisant attention à chaque mouvement de la nature, à la moindre fourmi.

"Je n'ai pas écouté ce que tu disais. J'écoute le son de la nature. Le dieu Pan a fait un si magnifique travail. Dieu de la nature. Ils auraient dû le sacrer pharaon de tout. Il avait une telle imagination pour créer chaque recoin de ce monde, chaque fleur qui existe et chaque arbre qui soit. Chaque feuille. Créant une énergie si ... Si réconfortante. Parfois le soir, je m'en vais du camp. Je cherche un coin tranquille où il y a du vent et je m'y couche. Je fixe les étoiles, repérant chaque dessin. Chaque forme. Aussi étrange soit-elle."

Il disait ça sans trop réfléchir, il avait si peu l'habitude de parler, à vrai dire il l'avait perdue il y a bien longtemps de ça. Il tourna la tête dans la direction de Plume d'Ibis. Puis il la fixa dans les yeux. Il se rendit alors compte que quelque chose d'étrange avait lieu.
Il attendit qu'elle vinsse se coucher, mais elle resta assise au bord de l'eau. Elle le fixait. C'était la première fois qu'il racontait une habitude étrange qu'il avait à quelqu'un. Il avait une confiance aveugle et étrange en Plume. Il continua de la fixer dans le silence le plus total. Il attendit qu'elle plaçât le premier mot qui romprait ce silence si fort.

Plume d' Ibis ne savait quoi répondre à cela. C' est pour cette raison qu' elle resta plantée là, comme un baobab.
Tout ce qu' elle put faire, c' est changer de sujet :

"Ne trouves-tu pas qu' il fait trop chaud pour rester à l' ombre !? Je te propose de te joindre à moi. "

D' un bond splendide et d' une telle vivacité, Plume plongea directement découvrir le royaume des poissons. Elle s' y sentait si à l' aise ! C' est là qu' elle serait capable d' avouer ses sentiments amoureux pour Sable d' Argent, et pas autre part. En attendant la venue de Sable d' Argent qui tentait avec grand mal de se relever par une chaleur aussi pesante et terrible, que dis-je, accablante, elle aspergeait son interlocuteur d' eau fraîche.